Le chapitre 2.2.46. Techniques de séparation chromatographique a été révisé afin de reprendre les dispositions du texte faisant l’objet d’une harmonisation entre les Pharmacopées et signé le 28 septembre 2021 par le Groupe de discussion des pharmacopées (PDG). La version révisée du chapitre est désormais disponible dans la 11e Édition de la Pharmacopée Européenne (Ph. Eur. 11.0, date de mise en application : 1er janvier 2023).
Ce chapitre général s’applique aux procédures analytiques chromatographiques et complète les chapitres généraux Chromatographie sur couche mince (2.2.7), Chromatographie en phase gazeuse (2.2.28), Chromatographie liquide (2.2.29) et Chromatographie d’exclusion (2.2.30). Outre des définitions de caractéristiques chromatographiques, il contient des exigences relatives à la conformité du système pour les procédures de chromatographie liquide et de chromatographie en phase gazeuse, en complément de celles mentionnées dans les monographies spécifiques.
Les principales modifications apportées par souci d’harmonisation sont les suivantes :
- Le rapport signal/bruit est basé sur une ligne de base de 20 fois la largeur du pic à mi-hauteur, mais, si cela s’avère impossible, une ligne de base d’au moins 5 fois la largeur du pic à mi-hauteur est admise.
- L’intervalle par défaut pour le facteur de symétrie devient 0,8-1,8 au lieu de 0,8-1,5 dans la version antérieure du chapitre ; cette exigence s’applique aux essais et aux dosages.
- Le texte mentionne désormais que les temps de rétention et les rétentions relatives ne constituent pas des exigences, mais qu’ils sont uniquement indiqués à titre informatif dans les monographies.
- Dans les dosages, l’exigence de répétabilité liée au système est à présent applicable aux substances actives et aux excipients lorsque la teneur cible en substance pure est de 100 pour cent.
- En ce qui concerne les ajustements des conditions chromatographiques, il est souligné que les ajustements sont effectués uniquement sur la base de la procédure de pharmacopée. Le fait de satisfaire à l’essai de conformité du système est toujours exigé, mais n’est plus l’unique déclencheur des ajustements. Sont également clairement indiquées l’éventuelle nécessité d’effectuer des essais de vérification supplémentaires lorsque des ajustements sont apportés à une procédure de pharmacopée, ainsi que la nécessité d’une évaluation du risque en cas d’ajustements multiples.
- Pour la chromatographie liquide à élution isocratique, les conditions harmonisées d’ajustement de la phase stationnaire sont plus strictes que dans la version du chapitre précédemment publiée. Les ajustements des dimensions de la colonne sont désormais basés sur le rapport L/dp, comme l’indiquait déjà le chapitre <621> de l’USP (United States Pharmacopeia), mais avec des exigences plus strictes. Des conditions harmonisées sont également décrites pour la composition de la phase mobile, le débit et le volume injecté.
- Des exigences et tolérances similaires à celles de la chromatographie liquide à élution isocratique ont été définies pour la chromatographie liquide à gradient d’élution.
- Pour la chromatographie en phase gazeuse, les conditions d’ajustement des dimensions de la colonne, du volume injecté et du rapport de division, ainsi que de la température de la chambre à injection et de celle de la ligne de transfert (températures mentionnées pour la première fois dans la Ph. Eur.) ont été harmonisées.
- Les ajustements de la chromatographie en phase supercritique ont été supprimés du chapitre 2.2.46 de la Ph. Eur., car cette technique n’est utilisée dans aucune monographie.
Comme dans la version antérieure du chapitre général 2.2.46, la sensibilité du système chromatographique doit être vérifiée sur la base d’un rapport signal-bruit minimum ; cette exigence par défaut s’applique uniquement aux essais (et non aux dosages) par CL ou par CPG pour lesquels un seuil de déclaration (ou une limite d’exclusion, dans les monographies plus anciennes) est indiqué.
Les exigences locales, c.-à-d. propres à une pharmacopée, sont placées entre losanges blancs (◊◊). En ce qui concerne le chapitre de la Ph. Eur., il s’agit plus particulièrement des synonymes utilisés pour les facteurs de retardement et d’orientations servant à déterminer le rapport signal/bruit (entre autres, la solution à utiliser). Le terme « temps de rétention relative » ou « TRR » ne figurent pas dans la Ph. Eur.
Voir également :