Lors de sa 171e session (novembre 2021), la Commission européenne de Pharmacopée (« la Commission ») a adopté une nouvelle version de l’un des chapitres généraux fréquemment utilisés, le chapitre 2.2.46. Techniques de séparation chromatographique. Ce dernier a été révisé afin de refléter le texte faisant l’objet d’une harmonisation entre les Pharmacopées, signé le 28 septembre 2021 par le Groupe de discussion des pharmacopées (PDG), composé de la Pharmacopée japonaise (JP), de la Pharmacopée américaine (USP) et de la Pharmacopée Européenne (Ph. Eur.). La version révisée du chapitre sera publiée dans la 11e Édition de la Ph. Eur., à paraître en juillet 2022 (date de mise en application : 1er janvier 2023).
Les exigences harmonisées figurant dans ce chapitre facilitent le développement de monographies spécifiques, selon une démarche cohérente. Les exigences de base pour les utilisateurs des trois régions du PDG sont également clarifiées.
Les principales modifications apportées par souci d’harmonisation sont les suivantes :
- Le rapport signal/bruit est basé sur une ligne de base de 20 fois la largeur du pic à mi-hauteur, mais si cela s’avère impossible, une ligne de base d’au moins 5 fois la largeur du pic à mi-hauteur est admise.
- Le facteur de symétrie par défaut devient 0,8-1,8 au lieu de 0,8-1,5 dans la version du chapitre actuellement publiée dans la Ph. Eur.
- Le texte mentionne désormais que les temps de rétention et les rétentions relatives ne constituent pas des exigences, mais qu’ils sont uniquement indiqués à titre informatif dans les monographies.
- L’exigence de répétabilité liée au système dans les dosages est à présent applicable aux substances actives et aux excipients lorsque la teneur cible en substance pure est de 100 pour cent.
- En ce qui concerne les ajustements des conditions chromatographiques, il est souligné que les ajustements sont effectués uniquement sur la base de la procédure de pharmacopée. Le fait de satisfaire à l’essai de conformité du système est toujours exigé, mais n’est plus l’unique déclencheur des ajustements. Sont également clairement indiquées l’éventuelle nécessité d’effectuer des essais de vérification supplémentaires lorsque des ajustements sont apportés à une procédure de pharmacopée, ainsi que l’incidence d’ajustements multiples et la nécessité d’une évaluation du risque.
- Pour la chromatographie liquide en élution isocratique, les conditions harmonisées d’ajustement de la phase stationnaire sont plus strictes que dans la version actuellement publiée du chapitre. Les ajustements des dimensions de la colonne sont basés sur le rapport L/dp, comme l’indique actuellement le chapitre <621> de l’USP, mais avec des exigences plus strictes. Des conditions harmonisées sont également décrites pour la composition de la phase mobile, le débit et le volume injecté.
- Des exigences et tolérances similaires à celles de la chromatographie liquide en élution isocratique ont été définies pour la chromatographie liquide en élution à gradient.
- Pour la chromatographie en phase gazeuse, les conditions d’ajustement des dimensions de la colonne, du volume injecté et du rapport de division, ainsi que de la température de la chambre à injection et de celle de la ligne de transfert (mentionnées pour la première fois dans la Ph. Eur.) ont été harmonisées.
- Les ajustements de la chromatographie en phase supercritique ont été supprimés du chapitre 2.2.46 de la Ph. Eur., car cette technique n’est utilisée dans aucune monographie.
Les exigences locales, c.-à-d. propres à une pharmacopée, sont placées entre losanges blancs (◊◊). En ce qui concerne le chapitre de la Ph. Eur., il s’agit plus particulièrement des synonymes utilisés pour les facteurs de retardement et d’orientations servant à déterminer le rapport signal/bruit (entre autres, la solution à utiliser). Le terme « temps de rétention relative » ou « TRR » ne figurera pas dans la Ph. Eur.
Voir également :
- Pharmacopée Européenne 10e Édition
- Commission européenne de Pharmacopée
- Programme de travail de la Pharmacopée Européenne