Guide relatif à la qualité et à l’innocuité des organes pour transplantation
Au cours des dernières décennies, la médecine transplantatoire et les greffes ont évolué d’une façon qui paraissait inimaginable auparavant. Pourtant, la demande en organes aptes à la transplantation dépasse encore largement l’offre disponible, ce qui s’accompagne de conséquences importantes sur la santé. La transplantation d’organes offre d’importants avantages thérapeutiques, améliore la qualité de vie et constitue souvent le seul traitement susceptible de sauver la vie d’un patient souffrant d’une défaillance organique terminale. Comme pour toutes les substances d’origine humaine, la transplantation d’organes humains s’accompagne d’un risque de transmission de maladies. Des systèmes globaux d’évaluation de la qualité, ainsi qu’un dépistage et une sélection appropriés des donneurs doivent donc être mis en place afin de garantir la meilleure issue possible à chaque transplantation. Le guide relatif à la qualité et à l’innocuité des organes pour transplantation (« Guide Organes », en anglais uniquement) contribue à satisfaire ces besoins.
La 8e édition du Guide Organes regroupe les toutes dernières informations pour offrir un aperçu indispensable des avancées les plus récentes dans le domaine et proposer des orientations techniques visant à garantir la qualité et l’innocuité des organes humains destinés à la transplantation, avec pour objectif ultime d’améliorer la réussite et le degré de sécurité des transplantations. Un accès facile à ces informations est primordial pour tous les acteurs concernés : professionnels participant à l’identification de donneurs d’organes potentiels, personnel de coordination ou de liaison responsable de la gestion des parcours de don du vivant ou de don post-mortem, professionnels responsables de l’attribution et de l’utilisation clinique des organes humains, responsables qualité des procédures de don et de transplantation, et autorités de santé chargées de superviser les programmes de don et de transplantation.
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Ce qui change dans la 8e édition
Tous les chapitres ont été revus en profondeur, à la lumière des dernières avancées, et plusieurs nouveaux chapitres importants ont été ajoutés. Une série de questions cliniques a été formulée pour les chapitres 5 et 11 – selon l’approche PICOS (population, intervention, comparaison, résultats, plan de l’étude) – afin d’énoncer des recommandations fondées sur des preuves, s’il y a lieu. Grâce à une revue systématique de la littérature par le Centre for Evidence in Transplantation (CET) sur des questions spécifiques, le groupe de travail a pu rédiger des recommandations plus robustes sur certains aspects de ces deux chapitres.
Une section contenant des listes de points sur lesquels axer les recherches a également été incluse à la fin de la plupart des chapitres, recensant les sujets fondamentaux pour lesquels les données probantes sont insuffisantes ou inexistantes, et auxquels il convient d’accorder la priorité dans les initiatives de recherche.
Le chapitre 2 (couvrant l’identification et le recensement des potentiels donneurs d’organes décédés) décrit les meilleures pratiques dans ce domaine et traite des pratiques complexes, telles que la ventilation non thérapeutique (élective) et l’admission en soins intensifs, en vue d’intégrer la possibilité de dons d’organes dans la prise en charge des patients en fin de vie.
Le chapitre 3 (couvrant le diagnostic de mort selon des critères neurologiques) fournit une description détaillée des examens cliniques et des examens complémentaires nécessaires pour poser le diagnostic de mort selon des critères neurologiques, y compris en cas d’anoxie, où les examens complémentaires habituels peuvent poser problème.
Le chapitre 4 (couvrant le consentement/l’autorisation du don d’organes post mortem) décrit les cadres juridiques européens en vigueur en matière de consentement et d’autorisation du don d’organes, et détaille les bonnes pratiques à adopter pour accompagner les proches des donneurs décédés et pour savoir quand et comment leur communiquer les mauvaises nouvelles.
Le chapitre 5 (couvrant la prise en charge des donneurs potentiels en état de mort cérébrale) comprend désormais un algorithme couvrant l’ensemble du processus, depuis l’identification des donneurs potentiels jusqu’au don d’organes, et la section relative à la nutrition artificielle a été étoffée.
Le chapitre 6 (couvrant les critères de caractérisation, d’évaluation et sélection générales des donneurs) présente désormais un logigramme du processus de don, avec des renvois aux chapitres du guide correspondants, et décrit en détail les techniques d’imagerie.
Le chapitre 7 (couvrant les critères de caractérisation, d’évaluation et de sélection spécifiques des organes) énumère les informations nécessaires à l’évaluation de chaque organe, pris individuellement.
Le chapitre 8 (couvrant le risque de transmission de maladies infectieuses) a été entièrement révisé afin de tenir compte des dernières évolutions dans le domaine des pathogènes émergents (dont le COVID-19), et de présenter les algorithmes de détection d’une longue liste de pathogènes. Sur la base de l’impact de nouveaux antiviraux à action directe dans le traitement de l’infection par le virus de l’hépatite C, ce chapitre comprend également des recommandations à jour concernant l’utilisation d’organes de donneurs infectés par le virus. Il aborde également l’utilisation d’organes provenant de donneurs VIH-positifs.
Le chapitre 9 (couvrant le risque de transmission du cancer) couvre l’analyse du risque lorsque des donneurs sont susceptibles d’avoir des antécédents de tumeurs malignes ; y sont abordés les tumeurs malignes chez le receveur causées par des virus oncogènes du donneur et un passage en revue des donneurs génétiquement prédisposés au cancer.
Le chapitre 10 (couvrant les risques liés à l’utilisation d’organes de donneurs présentant d’autres affections ou atteints d’autres maladies) énonce des recommandations sur l’utilisation d’organes de donneurs présentant des affections telles que des maladies héréditaires ou auto-immunes ou ayant eux-mêmes reçu une greffe d’organes.
Le chapitre 11 (couvrant le prélèvement, la conservation et le transport des organes) a été entièrement réécrit afin d’y inclure les dernières informations au sujet du prélèvement d’organes et des techniques de conservation in situ et ex situ, y compris les techniques applicables suite à un diagnostic de décès après arrêt circulatoire (DAC).
Le chapitre 12 (couvrant le don après la mort circulatoire) présente les meilleures pratiques en matière de parcours de don après la mort circulatoire, qu’il s’agisse d’un DAC contrôlé (suite à la décision d’interrompre des traitements de maintien en vie jugés non bénéfiques pour le patient) ou non contrôlé (suite à l’échec de la réanimation après un arrêt cardiaque). Pour la première fois, une référence est faite au DAC dans le contexte de la mort médicalement assistée ou de l’euthanasie, qui constituent une réalité dans certains pays européens.
Le chapitre 13 (couvrant le don du vivant) traite désormais de différents aspects du don de pancréas, d’intestin grêle et d’utérus prélevés chez des donneurs vivants, outre les aspects psychosociaux du don du vivant.
Le chapitre 14 (couvrant le don pédiatrique) couvre tous les aspects du don post-mortem chez l’enfant – que le décès soit établi par des critères neurologiques ou circulatoires – et traite des résultats impliquant des organes de donneurs pédiatriques.
Le chapitre 15 (couvrant l’allogreffe de tissus composites vascularisés) a été révisé afin d’y présenter en détail la greffe d’utérus.
Le chapitre 16 (couvrant la biovigilance et la surveillance) a été considérablement révisé afin de fournir aux professionnels de santé et aux autorités sanitaires chargées de mettre en place des systèmes de biovigilance des orientations claires sur la manière d’identifier, de signaler, d’évaluer et de prendre en charge les réactions et incidents indésirables graves, conformément au guide relatif à la qualité et à l’innocuité des cellules et tissus destinés à des applications chez l’homme.
Le chapitre 17 (couvrant la qualité des dons et transplantations d’organes et son évaluation) présente les principes détaillés du management de la qualité applicable aux activités liées au don, au prélèvement et à la transplantation d’organes.
Le chapitre 17 (couvrant l’évaluation de l’issue des transplantations) passe en revue les facteurs à prendre en compte lors de l’évaluation de l’issue des transplantations.
Le chapitre 19 (couvrant la communication des risques) traite du consentement au don du vivant et à la transplantation, et énonce des orientations relatives à la gestion de crise et à la communication en cas de réactions et incidents indésirables graves.