Point sur la politique de la Ph. Eur. relative aux impuretés élémentaires – Excipients d’origine naturelle

31/03/2020
Strasbourg, France

En janvier 2017, l’EDQM a publié un point sur la politique de la Pharmacopée Européenne (Ph. Eur.) relative aux impuretés élémentaires en mettant l’accent sur le cas particulier des excipients d’origine naturelle. À l’époque, et sur la base des réactions recueillies auprès des parties concernées lors d’ateliers et de conférences, la Ph. Eur. avait décidé de faire une exception pour ces substances et de conserver les essais d’impuretés élémentaires spécifiques dans les monographies individuelles correspondantes. Cette démarche était jugée particulièrement nécessaire car les impuretés élémentaires constituent une composante intrinsèque des excipients d’origine naturelle et ces derniers comptent donc parmi les principales sources potentielles de contamination élémentaire des médicaments. Le maintien des essais d’impuretés élémentaires avait donc été jugé essentiel pour le contrôle de la qualité. Toutefois, il avait également été précisé qu’à mesure que de nouvelles données seraient disponibles, les possibilités de révision de la série d’essais de métaux spécifiques dans les monographies seraient envisagées. Le succès de cette initiative dépendrait fortement du soutien des acteurs concernés.

Depuis 2017, le Groupe 9 – groupe d’experts en charge des substances inorganiques – a donc poursuivi ses travaux sur les monographies spécifiques d’excipients d’origine naturelle. Dans un premier temps, le Groupe a recueilli des données d’analyse de lots auprès des parties concernées et les a comparées avec les monographies spécifiques correspondantes. Chaque cas a été examiné attentivement et, si nécessaire, les essais d’impuretés élémentaires individuelles ont été révisés pour refléter plus fidèlement la qualité observée des substances disponibles sur le marché européen. Le Groupe a supprimé les essais portant sur une impureté élémentaire individuelle dans les cas où le contaminant était lié au procédé ou lorsque les données d’analyse de lots montraient qu’il n’était pas présent dans la substance. En revanche, chaque essai d’une impureté élémentaire détectée dans les lots de production a été conservé, ou ajouté s’il s’agissait d’une impureté élémentaire nouvellement constatée. Dans ces deux cas, des limites appropriées ont été fixées sur la base des données d’analyse de lots disponibles.

Pour évaluer les différentes impuretés élémentaires, le Groupe 9 a pris en considération un seuil de contrôle de 30 % de l’exposition journalière admissible (EJA) fixée dans la directive Q3D de l’ICH pour les formes pharmaceutiques orales. La voie parentérale a été prise en compte le cas échéant. Si les données d’analyse des lots révélaient des teneurs systématiquement supérieures au seuil de contrôle, les limites de spécification étaient conservées ou mises à jour pour les éléments déjà présents, et introduites dans la monographie pour les éléments nouvellement détectés.

Qu’il s’agisse d’impuretés déjà présentes dans la monographie ou de nouvelles impuretés, chacune des monographies spécifiques concernées présente désormais une liste adaptée des impuretés élémentaires avec leurs limites, afin d’en faciliter le contrôle. Une certaine flexibilité est autorisée quant au choix de la méthode à utiliser et un simple renvoi au chapitre général 2.4.20 Dosage des impuretés élémentaires est proposé. Les fabricants pourront ainsi utiliser n’importe quelle méthode satisfaisant aux exigences de validation décrites dans le chapitre général.

Une fois terminés, les projets de monographies révisées d’excipients d’origine naturelle sont publiés dans Pharmeuropa pour enquête publique. À ce jour, 11 monographies décrivant de nouvelles impuretés élémentaires et deux incluant des limites mises à jour d’impuretés existantes ont été publiées. Le programme de travail du Groupe 9 comprend encore 17 monographies devant être examinées à la lumière de la politique de la Ph. Eur. relative aux impuretés élémentaires.

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